2e rencontre (pv Edward)

Les jours, infinis, se succédaient comme le reste, comme son humeur, son ennui et sa mélancolie. Même si elle s’était faite une amie, même s’il ne pleuvait pas aujourd’hui, même si hier soir elle avait eu le temps de relire son livre préféré, Bella n’était pas contente. Tout semblait aller au ralenti, comme si les minutes se traînaient juste pour l’agacer.
Maussade, elle entra en cours de sciences naturelles sans regarder alentour. Un ami s’arrêta juste devant elle pour lui parler et elle se força à répondre avec naturel tout en avançant jusqu’à sa place. Elle n’avait pas vu qu’il était là. Elle n’avait pas vu que le fil de la télé était légèrement rehaussé, à quelques millimètres du sol. Et, lorsqu’elle tourna la tête, qu’elle le vit, elle fut tellement surprise qu’elle trébucha et réussit tout juste à se rattraper au bord d’une table voisine. Un instant, il lui sembla que la terre avait arrêté de tourner, ou plutôt que son centre avait changé de place, se retrouvant là, devant elle, dans cette salle, bousculant son équilibre physique et mental.
Ridicule ! Elle ne le connaissait même pas en plus ! Il était stupide qu’in inconnu puisse autant la perturber. Il fallait qu’elle se calme. Calme. Calme.
Elle prit une grande respiration, carra ses épaules frêles, retint son sourire et se dirigea, raide, vers lui. Elle était bien décidée à faire comme s’il n’existait pas. Il l’avait ignorée la dernière fois, elle ferait pareil cette fois-ci. Elle arriva devant leur paillasse commune, posa son sac sur sa chaise sans le regarder et s’assit, fixant le tableau de ses grands yeux chocolats.

*Edward était en effet là, assit sur le tabouret telle une statue grecque parfaite. Il regarda Bella arriver en classe et il soupira discrètement quand elle se prit les pieds dans le fil. Décidément cette fille n'était pas stable, certainement à tout point de vu. Enfin...Il devait lui parler, comprendre pourquoi elle le fascinait autant. Certainement parce que son cerveau était verrouiller. Alors il devait en avoir le cœur net.
Quand elle s'assit à côté de lui, il eut un léger sourire. Elle l'ignorait. Oui, il l'avait sans doute mérité et pourtant cela le frustrait. Alors il se décida de lui parler.*

- Bonjour...

*Il posa sur elle ses yeux noisettes. Et dire que la dernière fois qu'il l'avait vu, son regard était noir de geais. Il avait changé pendant ses quelques jours (ô combien trop long) où il était loin de Forks.*

- J'espère que tu ne t'ai pas fait mal.

*Il était calme et avait un léger sourire. Tout allait bien dans son petit monde à lui. Il arrivait à se contenir et tout allait pour le mieux. Elle ne serait qu'une fille du lycée...enfin, il le croyait...*

Elle en resta estomaqué lorsqu’il lui adressa la parole, lui qui était si froid lors de leur première rencontre. Une demie seconde lui fallut pour qu’elle lui marmonne un vague bonjour elle aussi, tant elle se sentait ridicule.

-« Je vais bien, c’est habituel chez moi ce manque d’équilibre », rajouta-t-elle dans un souffle, un murmure à peine audible qu’il n’entendrait pas, elle en était sûre.

Non. Elle refusait de le regarder. Hors de question. Son équilibre mental en dépendait. Elle fixa obstinément le tableau noir en quête d’un quelconque soutien. Elle était si inquiète que ses sourcils marrons foncés se rejoignaient en une ligne soucieuse qui soulignait ses yeux encadrés de longs cils. Il était dommage que son visage soit un miroir si visible de ses émotions, du trouble qui l’agitait actuellement. Mais en même temps, elle ne pouvait rien y faire, c’était plus fort qu’elle. Edward Cullen la perturbait. Et beaucoup plus qu’il ne l’aurait dû. Ah ! Elle s’agaçait elle-même !
Pour se distraire, elle se mit à regarder un peu partout, faisant semblant de chercher quelque chose ou quelqu’un du regard. Lorsqu’elle tourna la tête, son regard intercepta involontairement celui de Mike Newton qui lui fit un grand sourire. Elle grimaça quelque chose, n’étant pas d’humeur à être gentille.

*Edward ne fut pas plus surpris que cela de son ton assez étrange. Il l'avait entendu mais voulait faire comme le commun des mortels. pourtant il n'y pouvait rien. il était comme cela. Il était un vampire et à part cacher de temps en temps son état, il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était. Alors il se força à ne pas répondre.
Cependant, quand Edward la vit regarder Mick, il ne pus s'empêcher de rire. Mick pensait que Bella était contrariée d'être au côté d'un Cullen. Pourtant il ressentait entendait bien cette jalousie qu'il s'efforçait de cacher derrière un sourire calme. Cela n'était pas nouveau pour lui. Edward et les siens étaient détestés parce que jalousé. C'était quelque chose de tout à fait normal pour lui.
Pourtant il reporta tout de suite son attention sur Bella, ne la lâchant désormais plus des yeux. S'il était un peu plus près d'elle que la première fois, il prenait bien soin d'éviter le contacte. on ne savait jamais ce qu'il pouvait se passer. Même si Edward était très maitre de lui.*

- Tu cherches quelqu'un ? Visiblement pas Mick d'après ce que je viens de voir !

*Le vampire avait un sourire narquois, comme quelqu'un qui vient de sortir une bêtise et qui attend, l'air innocent qu'on rit ! Il avait une gueule d'ange comme on dit. Normal, il était un ange...un ange pour mieux tromper les Hommes...*

Lorsqu’elle vit Edward rire après avoir regardé Mike, Bella fronça les sourcils, ne comprenant pas bien la situation. Cependant, elle réussit difficilement à étouffer son rire lorsque Edward fit sa remarque sur Mike Newton. Elle se retourna pour le regarder, curieuse. Avait-il vu sa grimace lorsqu’elle s’était tournée vers Mike ? Elle s’interrogeait. Elle qui s’était promis de ne pas LE regarder avait rompu son pacte et un simple regard suffit à l’hypnotiser. Il arborait un drôle de sourire tordu, craquant à s’en casser un dent….Elle fronça les sourcils, énervée.

-« Et qu’est ce que TU en sais d’abord ? » lui demanda-t-elle, agacée.

A croire qu’il savait tout. Elle n’attendit pas sa réponse, ouvrit son cahier où elle commença à y gribouiller des losanges pour passer le temps. C’était sûrement la meilleure solution pour ne pas être hypnotiser et proférer des âneries. Soudain, quelque chose clignota dans son cerveau et elle se retourna, intriguée.

-" Tu portes des lentilles de contact ?" demanda-t-elle tout au trac.

Elle avait l’impression que ses yeux avaient changé de couleur, elle en était presque certaine….Etrange. Remarque, lui-même l’était, bizarre. Alors ses yeux, son regard, son visage, sa peau…tout était irréel, trop parfait. Une fois de plus, elle réprima une grimace, se disant que, pour la première fois de sa vie, elle trouvait un garçon magnifique.

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